gaudin.ber.free.fr « Le petit monde de
Bernard Gaudin, journaliste »
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Maroc 2006 ! Du 30 au 10 novembre 2006, Dany et moi avons passé une semaine au Maroc. Situé à Marrakech, en bordure du bruyant boulevard Mohammed V, notre hôtel se situait à mi-chemin entre la médina et la ville nouvelle. Malheureusement, notre séjour n'a pas bénéficié de conditions météorologiques idéales, la pluie ayant même quelque peu contrarié notre expédition en 4X4 sur le plateau du Kik.
Dès notre arrivée à Marrakech, ville importante animée par près de 900.000 habitants, nous avons pu remarquer l'intense pollution qui touche la localité. Vu de l'aéroport, l'imposante couche noirâtre qui recouvre la cité ne fait que confirmer une réalité incontestable. Du haut de notre chambre située au 5ème étage de l'hôtel Marrakech, le bruit de la circulation était impressionnant. Nous avions réellement l'impression de coucher au bord du périphérique parisien.
Partagée entre ville nouvelle et médina, Marrakech est une ville mythique. Notre première promenade à pied nous a menés sur la fameuse place Jetage El Fna, dans la médina. Bercé en permanence par des bruits de cloches et autres tambourins, le site touristique par excellence est le domaine, notamment, des charmeurs de serpents.
Très intéressé par votre appareil photo, ils vont vous proposer avec insistance de poser avec les reptiles. Si vous avez la faiblesse de d'accepter, ils ne manqueront pas d'exiger avec beaucoup d'autorité une contre-partie financière conséquente. Au moment de déjeuner, nous avons dégusté une très bonne tajine au restaurant "Chez Chegrouni", établissement très abordable qui dispose d'une terrasse avec une vue incomparable de la place Jetage El Fna.
La visite du quartier s'est poursuivie dans les interminables souks. Avec le souci de sortir des sentiers battus, nous avons alors prolongé notre promenade vers les quartiers populaires de la médina. Dès lors, le décor et sensiblement différent avec la perception d'une véritable fourmilière où chacun, à pied, à dos de mulet ou en mobylette, s'active pour assurer la pitance quotidienne.
Visiblememnt, nous n'étions pas les bienvenus dans cette partie de Marrakech qui n'a rien de touristique. On nous le faisait savoir en nous mitraillant du regard, en nous bousculant régulièrement comme si nous genions, comme si la pauvreté ambiante ne nous regardait pas.
Après avoir loué une voiture, nous avons pris la direction de la mer pour nous rendre à Essaouira. Près de 180 kilomètres séparent Marrakech de la ville côtière. A mi-chemin, nous nous sommes arrêtés à Sidi-Mokhtar, une petite commune de la province de Chichaoua. Notre visite, très rapide, s'est limitée à un petit marché installé sur de la terre battue. Face à tant de pauvreté, nous avions vraiment l'impression d'avoir remonté le temps avec, entre autre, des conditions d'hygiène totalement inexistantes.
Toujours sur la route d'Essaouira, nous avons remarqué, non loin d'Ounara, la présence de chèvres dans des arbres. Renseignements pris, ces chèvres perchées bien involontairement dans des arganiers sont des pièges à touristes avides de photos originales. Il faut savoir que les biquettes ont les pattes attachées aux branches pour qu'elles ne puissent pas descendre. Bien entendu, si vous tombez dans le panneau, on ne manquera pas de vous soutirer quelques dirhams.
Avec son port de pêche très actif, Essaouira dispose d'une superbe forteresse datant du XVIIIème siècle. En bordure de l'Atlantique, cette cité qui s'appelait autrefois Mogador abrite quelques 70.000 habitants. C'est en 1764 que le sultan Mohammed ben Abdellah a décidé d'installer une base navale à Essaouira. Il a fait appel à Théodore Cornut, un architecte français disciple de Vauban.
La visite du port d'Essaouira est incontournable. Des dizaines de pêcheurs s'y activent pour vendre le fruit de leur pêche. Des étales de fortune toutes improvisées rassemblent vendeurs et clients, le tout dans une ambiance très particulière. En bordure d'une place, dans la médina, nous avons dégusté une très belle dorade grillée au restaurant Tassaout. Pour deux fois rien, nous avons réellement apprécié ce poisson de belle taille grillé à souhait.
L'un des points forts de notre séjour dans le sud marocains a été, sans conteste, une excursion en 4X4 sur le plateau du Kik. Partis sous la pluie de Marrakech, nous avons retrouvé des conditions météorologiques plus convenables au fil de la journée. Une halte chez une famille berbère nous a permis de mieux apprécier les conditions de vie précaires des paysans marocains.
Loin de toute industrie, le plateau du Kik est parsemé de petits villages où la vie semble paisible malgré l'absence de tout le confort auquel nous sommes habitués en France. Pour les enfants, le passage de touristes est toujours une fête avec la satisfaction de récolter stylos et autres bonbons.
La culture et l'élevage sont les seules ressources des berbères qui vivent avec leurs animaux dans des demeures très modestes. Benéficiant d'une terre visiblement généreuse, ils peuvent ainsi subvenir aux besoins familiaux en matière de nourriture. Ânes, mulets, plus rarement chevaux sont utilisés pour trvailler la terre, mais aussi pour assurer les navettes entres villages.
Nous garderons un excellent souvenir de notre séjour dans le sud marocain. Toutefois, nous avons été surpris par l'importante pollution qui touche Marrakech. Véritable fourmilière dominée par un intense et assourdissante circulation, cette ville au demeurant très pittoresque ne mérite pas, selon nous, des séjours répétés. Photos : Bernard Gaudin ©
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